dimanche 9 août 2015

Quand Le Pétrole Cessera De Couler...



«la grande agonie», «l’effondrement», «les ténèbres infinies», «la fin de l’âge du pétrole » 


Au cours de cette semaine, le pétrole brut cessa de couler, entraînant l’écroulement catastrophique de notre monde. Quand je pense à la vitesse à laquelle tout s’est déroulé, j’en ai encore le vertige. Nous avons assisté, en quinze jours à peine, à l’anéantissement systémique complet de notre monde moderne dépendant du pétrole. 

Les épisodes s’enchaînèrent sur toute la planète, comme une rangée de dominos qui tombent. Tout commença par une série d’attentats au Moyen-Orient. Des bombes disposées dans les lieux de culte les plus sacrés déclenchèrent une guerre civile et enflammèrent la région tout entière : chiites combattant les sunnites qui luttaient contre les wahhabites. 

Un peu plus tard, ce même jour, je me souviens d’autres explosions : un pétrolier coulé dans une des voies de navigation marchande les plus fréquentées au monde, une raffinerie sud-américaine gigantesque, une usine de production du Kazakhstan… et une douzaine d’autres. Ce soir-là, environ quatre-vingt-dix pour cent de la production pétrolière mondiale avait été détruite. Au cours de cette première journée, les chaînes d’information divulguèrent certains détails au compte-gouttes : le prix du baril allait monter en flèche et nous nous dirigions pour de bon vers une longue et brutale récession. 



Ce ne fut qu’au deuxième ou au troisième jour que la population se réveilla et commença à comprendre que des millions de gens s’apprêtaient à mourir de faim… et ce, dans les pays occidentaux et pas « simplement » dans le tiers-monde. À l’instant où les gens comprirent les conséquences exactes de l’expression « plus de pétrole », la situation bascula. Ce fut le point de non-retour. La panique et les émeutes se répandirent comme une traînée de poudre à travers chaque ville et chaque village de chaque pays. Aucune nation ne fut épargnée. 

À la fin de cette première semaine d’anarchie, les agglomérations urbaines avaient été réduites en cendres, les rues plongées dans un silence total, l’asphalte jonché de verre brisé, d’emballages de produits volés, d’objets cassés et abandonnés ; la plupart des boîtes de conserve et de nourriture non périssable avaient disparu. À travers la planète tout entière, les récoltes qu’on aurait pu rassembler à la hâte avant de les préparer, de les conditionner et de les envoyer en urgence aux populations afin de tenir le coup jusqu’à ce que la poussière retombe et que les gens se reprennent en main… eh bien, toutes ces récoltes avaient pourri sur pied dans les champs, car les réservoirs des tracteurs étaient vides… 

Ainsi débuta « la grande agonie » . Longtemps après cet effondrement, le monde fut plongé dans l’obscurité. Sans électricité ni énergie, aucune lumière n’éclairait la nuit, à l’exception des flammes vacillantes des feux de camp, des bougies et des lampes à huile ; signes de vie des petites communautés qui étaient parvenues à survivre ici et là. Le Royaume-Uni ressemblait à un État d’Afrique de l’Est en pleine crise : un monde crépusculaire, des villes dépeuplées, des fermes calcinées, des champs réduits à néant, des routes désertes et des voitures abandonnées.

L'Effet domino